Contexte et Justification Depuis l’indépendance du Cameroun en 1960, les marchés publics n’ont eu cesse d’évoluer. Plusieurs réformes sont intervenues depuis lors, notamment en 1959, 1970, 1979, 1986, 1995, 2004, 2011, et la réforme du 8 mars 2012. Mais depuis le 20 juin 2018, un nouveau code des marchés public est entré en vigueur au Cameroun, mettant un terme à l'application d'une série de textes issus de ces réformes. Cette évolution, reste inscrite dans une mutation institutionnelle plus globale, marque la volonté des pouvoirs publics d’améliorer la qualité de la dépense publique et d’accroitre la contribution des marchés publics au développement socio-économique gage de satisfaction des Droits Humains au Cameroun. Elle s’est traduite notamment par l’unification des règles applicables aux marchés passés par les différentes personnes publiques, la création d’une agence de régulation, la codification des marchés publics et la création d’un ministère en charge des marchés publics, la redistribution des rôles des acteurs…etc. Avec ce renforcement institutionnel et réglementaire, on a assisté à une montée en puissance du contrôle dans les marchés publics. Toutefois, cette dynamique a également donné lieu à plus de rigidité et de complexité. De même, les réformes successives ne sont pas encore venues à bout des pesanteurs systémiques observées depuis plusieurs décennies. Souvent détournée de sa vocation première qui est d’induire parmi les acheteurs publics un comportement concurrentiel rationnel et vertueux, la commande publique n’a apporté qu’une contribution modeste à l’économie du pays. Cette situation est d’autant plus décevante que les enjeux financiers et économiques du secteur sont importants : le volume annuel global des marchés publics est d’environ 550 milliards FCFA donnant lieu à environ 4000 contrats par an, dans un contexte de développement de grands projets infrastructurels. Aussi, poser le problème de la performance du système actuel des marchés publics vise à comprendre …